RELEVER LE DÉFI DE LA CRISE DE COVID

English

par Jessica Kirby • Photo courtesy of Reflex Manufacturing

Ce qui s’annonçait comme un printemps relativement favorable a pris un tournant sans précédent avec la crise de COVID-19, venue bouleverser de fond en comble le monde des affaires et de la construction. La pandémie a été délétère pour toute espèce d’activité humaine — indépendamment du secteur, les mises à pied ont été massives et des entreprises ont dû fermer.  Pourtant, certaines qui auraient pu en souffrir ont réussi à changer de cap et à trouver de nouvelles occasions pour pouvoir surnager.  Elles ont tiré leur épingle du jeu et continuent d’exceller à mesure que le Canada déconfine.

Reflex Manufacturing Ltd., dont le siège est à Edmonton, en Alberta, est un exemple d’entreprise qui est restée agile et qui a su s’adapter aux changements.  L’entreprise fabrique  des matelas isolants amovibles — employés normalement dans les cas où il faut pouvoir avoir accès à des appareils ou des équipements ou quand la configuration est complexe et que l’isolant est rigide — destinés au marché nord-américain.   Elle fournit des produits notamment à la plupart des grandes pétrolières et gazières, pour des opérations de maintenance et des projets de redressement en Alberta.

En pleine crise de COVID-19, quand tout s’est arrêté, Chris Yatscoff, vice-président principal de Reflex, s’est adressé à la Diversification économique de l’Ouest et aux Services de santé de l’Alberta pour voir quelles possibilités s’offraient à l’entreprise.

« Quand l’appel à l’action a été lancé par les divers paliers de gouvernement, nous avons donné suite et envoyé nos propositions en ligne dans l’optique d’offrir nos services de couture, peu importe les objets à confectionner – sarraus, masques, équipements et uniformes, raconte M. Yatscoff.   Nous avons donc offert nos services et, par toute une chaîne de personnes, nous avons pu remonter jusqu’aux Services de santé de l’Alberta et avons appris que les besoins les plus criants concernaient les blouses. » 

M. Yatscoff et son équipe ont relevé le défi sans attendre et ont réoutillé leur entreprise pour réaliser le contrat, ce qui convenait tout naturellement à une installation comptant plus de 50 machines à coudre industrielles prêtes à fonctionner. 

« Un de nos points forts, ce sont nos capacités organisationnelles, selon Jason Meikle, président de Reflex.  Tout ce que nous faisons est du sur-mesure, donc, de nous adapter à quelque chose de nouveau, ça nous connaît. »

Pour s’adapter, il a fallu considérablement réorganiser et réoutiller l’équipement ; réaménager la logistique et le déroulement du travail a nécessité des heures incalculables. Cela dit, en raison de ses fortes capacités, Reflex a pu faire fonctionner son entreprise normalement et répondre aux exigences du contrat. 

Les Services de santé de l’Alberté ont envoyé des échantillons à Reflex et l’équipe a examiné ses possibilités d’approvisionnement en fonction des directives rigoureuses et complexes pour les blouses.  Les tenues en question devaient être réversibles — avec de nombreuses poches intérieures et extérieures — et sans couture apparente. Des couleurs précises ont été prescrites pour l’identification et le type de tissu, ainsi que pour l’étiquettage des produits. 

« Le tissu employé est courant, mais il a été difficile de s’en procurer à bon prix et conforme aux exigences, précise M. Yatscoff.  L’approvisionnement était limité en raison de la hausse, à l’échelle planétaire, de la demande de matériaux et de tissus dans le secteur médical.  Ç’a été tout un défi, mais ça a marché. » 

L’équipe a installé divers nouveaux accessoires pour les machines à coudre afin d’accélérer le processus de confection, et a réoutillé certaines des machines réservées à ces tâches. 

« Nous avons perdu le compte des heures que nous avons mises dans l’élaboration et la mise en oeuvre du circuit de production, signale M. Meikle.  Il a fallu que beaucoup d’employés compétents de l’entreprise travaillent dur à la tâche. »

Rester rentable en Alberta en pleine crise pour une opération de confection de tenues médicales n’a pas été une mince affaire pour l’entreprise, surtout avec la concurrence de produits fabriqués à l’étranger. 

« Nos employés touchent un salaire et des avantages sociaux qui leur permettent de vivre, et notre atelier détient un certification de reconnaissance de l’Association de la sécurité de la construction de l’Alberta, précise M. Yatscoff.   Tous nos coûts sont intégrés dans nos opérations ; le défi consiste à être aussi efficace que possible et à faire concurrence aux marchés étrangers. » 

« Et c’est ainsi que nous en sommes arrivés à encourager les gens à acheter localement, fait remarquer M. Meikle.  Pour que le Canada puisse passer à travers cette crise et faire face à la dette nationale qui en découle, il nous faut travailler autrement et nous serrer les coudes comme pays. »

Il cite les marchés d’exportation du pétrole et la création d’oléoducs comme moyens pour le gouvernement de produire davantage de revenus pour les entreprises canadiennes. 

« De cette façon, nous avons découvert que divers paliers de gouvernement faisaient des pieds et des mains pour se procurer divers articles, matériel et matériaux.  Si nous avions des compétences qui soient maintenues ici au Canada, nous serions prêts à affronter les crises, quelles qu’elles soient », précise M. Yatscoff. 

Pour en apprendre davantage sur Reflex, consultez la page www.reflex.ca ▪