Un optimisme prudent

par / Shaun Ekert

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Shaun Ekert
Shaun Ekert

L’état de la logistique mondiale et les fluctuations de l’offre et la demande commencent à avoir des répercussions sur notre industrie. On se rend à la cour à bois de sa localité et on ne peut pas y trouver un produit particulier ou certaines composantes pour un projet de rénovation domiciliaire. Les panneaux de gypse sont en rupture de stock. À l’épicerie, des tablettes entières d’un article donné sont vides, tandis qu’elles débordent d’articles d’une autre sorte. Le magasin ne peut se procurer une certaine marque de cola parce que les ressources nécessaires à sa confection ou à sa mise en canette ont été réaffectées pour servir à un usage plus important. On ne peut pas acheter de motoneige, de moto tout-terrain, de chambre à air pour pneu de vélo, de repas de camping déshydratés ni d’ordinateur portatif, parce que la demande a augmenté.  Si les articles de cette liste ont été choisis au hasard, la situation reste la même depuis un an pour l’ensemble des marchés car la chaîne d’approvisionnement mondiale est enlisée dans un état de carence alimenté par une demande imprévisible et instable et, bien sûr, par d’autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement.

Qu’est-ce que cela veut donc dire pour nous ? Eh bien, cela signifie qu’il nous incombe d’être des consommateurs avertis et responsables, et de nous auto-éduquer afin de modérer nos désirs et nos attentes. Nous nous attendons à la gratification immédiate de nos désirs et, depuis quelques années, le délai de livraison prévu des choses désirées se mesure en jours plutôt qu’en semaines, en particulier avec Prime. Toutefois, à l’heure actuelle, ce n’est pas le cas. Et il est temps de faire la distinction entre les désirs et les besoins, et de recommencer à faire des recherches sur les choix qui s’offrent à nous plutôt que de cliquer sans trop y penser sur le bouton de commande. 

S’auto-éduquer veut aussi dire songer à l’avenir pour déterminer ce qui importe dans la hiérarchie des priorités : la viande ?  le bois d’œuvre ? les pavés ? les mouchoirs de papier ? Notre société doit se rendre compte que cet état de choses va durer un certain temps et que, par conséquent, nous connaîtrons des pics et des creux extrêmes et que nous recevrons les articles désirés ou nécessaires dans des délais tantôt courts, tantôt longs, tantôt entre les deux. 

Alors que le Canada est en train de rouvrir, nous sommes d’un optimisme prudent pour l’avenir. Notre secteur a été affecté par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale et continuera de l’être, mais à un moindre degré que d’autres. Toutefois, cela ne veut pas dire que cela ne changera pas. Le prochain produit dont on manquera à l’échelle mondiale pourrait-il être le matériel isolant ? L’industrie métallurgique est maintenant touchée et cela affecte à peu près toute l’activité industrielle. On se bat quasiment pour obtenir ce dont on a besoin. Les fabricants de produits à très forte marge paient plus cher pour mettre ces produits sur le marché et je pense que nous pouvons nous attendre à des anomalies dans la chaîne d’approvisionnement. 

N’oublions pas la logistique humaine. Les gens ne voyagent pas autant et, dans la plupart des cas, ne sont pas autorisés à voyager — cela veut dire que les membres de l’ACIT qui accroissent ordinairement leur main-d’œuvre à l’aide de travailleurs migrants pourraient être désavantagés actuellement. 

Le moment est venu pour les entrepreneurs de gérer leurs attentes et de transmettre cette information aux propriétaires et aux clients, afin que tout le monde soit sur la même longueur d’onde et comprenne qu’actuellement les choses ne sont pas comme d’habitude. C’est l’occasion d’améliorer le travail en équipe, de collaborer et de planifier à plus long terme que cela ne serait nécessaire ordinairement. Il s’agit bien d’une transition pour quiconque est habitué d’avoir des réactions impulsives au travail — on ne peut absolument pas obtenir 100 machins ou 100 personnes d’ici la semaine prochaine.  

Cependant, cela ne signifie pas que l’expérience ne puisse pas être positive. Pensez à la cohésion du groupe, à la robustesse et à la souplesse d’esprit que vous faites acquérir à vos équipes. Songez au souvenir que les gens auront de vous si vous êtes fiable et inébranlable en période de crise. C’est une impression qui n’a pas de prix. Motivez-vous les uns les autres, avancez un pas à la fois et concentrez-vous sur ce qu’il y a de bon. La lumière perce au bout du tunnel.

L’ACIT espère que tout ira pour le mieux concernant notre conférence cette année. Nous suivons de près les développements relatifs aux voyages, les règlements provinciaux et ce qui se passe au Canada atlantique, et nous tiendrons les lecteurs au courant de la situation par l’entremise du site Web de l’ACIT, du cybermagazine, de courriels, des présentes pages, du site Web du TIAC Times et des médias sociaux. Si vous avez des questions à poser en cours de route, veuillez communiquer avec le bureau de l’ACIT.

Nous avons tenu virtuellement une réunion du conseil d’administration en février et avons rajusté notre tir pour cibler surtout les problèmes les plus pressants chez nos membres. Bien que nous ne nous manifestions pas autant que d’habitude, soyez assurés que nous mettons l’accent sur ce dont vous avez le plus besoin et que nous sommes à la recherche de solutions qui nous permettront tous de continuer à progresser. 

Pour conclure, je vous demanderais d’avoir pour objectif personnel de communiquer avec des membres de votre réseau toutes les semaines. On n’entend que trop parler de l’effet néfaste de l’isolement ; projetez donc de joindre quelques personnes chaque semaine. Ces prises de contact sont mutuellement bénéfiques pour la santé mentale et la réussite. ▪