Une nouvelle norme pour l’isolation des installations industrielles

Le Comité des innovateurs de la TIAA a beaucoup avancé ses travaux de révision et de repositionnement de la Formule Denis et c’est Tom McVicar, directeur des opérations pour Thomas Group, qui est à la barre de l’initiative.

By / Jessica Kirby

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Depuis sa fondation en 2014 au congrès à Toronto, le Groupe des innovateurs de l’ACIT a posé comme son premier objectif de revoir et de repositionner la Formule Denis, employée surtout dans l’Ouest du Canada par les entrepreneurs en isolation dans les grands chantiers industriels.  La formule, élaborée en 1980 par James S. Denis, est une méthode de mesure standard utilisée dans le secteur pour calculer la quantité de produits isolants nécessaires à un chantier industriel. 

L’objet de la formule est d’établir une méthode de calcul juste et équitable pour les entrepreneurs et les propriétaires.  Selon le document de la Formule Denis, « en bout de ligne, le résultat est avantageux autant pour le propriétaire client que pour l’entrepreneur installateur d’isolant.  L’utilisation de cette formule permet aux deux parties de simplifier le calcul des quantités définitives et par conséquent de déterminer la valeur de l’ouvrage à l’aide d’une méthode de contrôle précise ».

Au congrès qui a eu lieu à Ottawa en août 2022, Tom McVicar, directeur des opérations pour Thomas Group Inc., a fait le point sur les travaux de révision en cours au sein d’un sous-comité / groupe de concertation du Comité des innovateurs de la Thermal Insulation Association of Alberta (TIAA).

M. McVicar est technologue accrédité en génie et détient un diplôme de technologue en génie mécanique du NAIT ; il possède quatorze années d’expérience dans le secteur de l’isolation.  Il est membre du Comité des innovateurs de la TIAA et dirige les travaux d’un sous-comité / groupe de concertation chargé de régler certains des problèmes et des préjugés qui ont surgi ces dernières années au sujet de la Formule Denis.

Principes de la Formule Denis 

L’idée de la Formule Denis, c’est de simplifier la mesure de l’ensemble d’un système mécanique et de la réduire à une seule unité.  « Nous appelons cette unité ELM (effective lineal meter ou mètre linéaire effectif – MLE), explique M. McVicar.  Un mètre linéaire est égal à un MLE, mais pour un coude de 90 degrés sur un tuyau de 4 po, il équivaut à 0,93 MLE ; de même pour les raccords en T, les tuyaux courbés, les obstacles et le reste des raccords. »

Avec une seule unité de mesure, il est possible de normaliser et de simplifier les prix unitaires. « Pour l’évaluation, tous les entrepreneurs devraient soumissionner en utilisant les mêmes quantités et la même méthode de mesure, précise M. McVicar. C’est ainsi que les propriétaires n’ont qu’à comparer les prix unitaires proposés par les entrepreneurs soumissionnaires. »

Les prix unitaires sont fonction des sections de tuyauterie rectilignes.  Les entrepreneurs peuvent se fier à la formule pour tenir compte de tous les raccords qui exigent plus de travail, ce qui signifie que leurs unités restent relativement stables peu importe le chantier.

Exemples de prix unitaires

« Prenez l’exemple ci-haut, et imaginez un tableau distinct de prix unitaires pour chacun des raccords de tuyau possibles, indique M. McVicar. Imaginez maintenant avoir à multiplier le nombre de tableaux par le nombre de combinaisons de produits isolants et de revêtements pour le chantier.  Un vrai cauchemar. »

Échantillon d’avant-métré – Formule Denis

Longueur équivalente effective totale

Les préjugés concernant la Formule Denis

À l’origine, la Formule Denis était promue comme entente juste entre les propriétaires et les entrepreneurs.  Or, au fil du temps, des différends ont surgi de part et d’autre sur la façon d’employer cette méthode de mesure.

« Souvent, les budgets d’un chantier augmentent de 25 à 40 % en moyenne — mais habituellement pour de bonnes raisons, précise M. McVicar.  Un des principaux motifs qui expliquent un certain rejet de la Formule Denis dernièrement concerne les facteurs admissibles pour le travail en hauteur et les traversées. »

M. McVicar cite l’exemple d’un entrepreneur en électricité qui emploie une longueur excessive de câble chauffant et qui fait une boucle avec le surplus en aval de l’emplacement où les calorifugeurs installent habituellement les bouchons de terminaison et les raccords biseautés.  « Ceci peut donner lieu à de multiples traversées et ainsi avoir des répercussions considérables sur les coûts », précise-t-il. 

Initiatives du Groupe de concertation

Le sous-comité / groupe de concertation chargé de réviser le document de la Formule Denis examine des moyens d’en faire la méthode de mesure de l’ACIT pour l’isolation des installations industrielles ou de la décrire par un titre qui s’en rapproche afin d’éviter tout préjugé lié à la version précédente du document.

« Nous entendons promouvoir la nouvelle norme comme méthode de mesure collaborative, juste et mutuellement avantageuse, enrichie qu’elle est du fruit de 40 ans d’expérience, indique M. McVicar.  Nous éliminons aussi les cas mercantiles manifestes ou les zones grises prêtant le flan à l’interprétation. »

Le sous-comité envisage aussi de demander l’opinion ou l’approbation des propriétaires par l’intermédiaire de leurs représentants afin d’obtenir l’adhésion des utilisateurs finaux.

Progrès réalisés

Au congrès du mois d’août, une première ébauche du document était presque terminée et devait être ensuite examinée par les pairs.  Le sous-comité sollicitait – et sollicite toujours – l’opinion des entrepreneurs sur les progrès réalisés jusqu’à maintenant, et ce dans l’optique de mettre la dernière main aux propositions de changement.

« Nous produisons des dessins plus précis pour clarifier les définitions de certains raccords et la méthode de calcul de la formule », explique M. McVicar. 

Le Groupe produit aussi une version simplifiée de la table de conversions qui identifie clairement les  facteurs utiles et les multiplicateurs détaillés dans le document.

Les étapes suivantes consistaient à ajouter une partie sur les travaux exécutés à partir d’équipements de levage qui soit distincte de la section habituelle sur les facteurs pour le travail en hauteur contenue dans la Formule Denis. 

« Le nouveau document comprendra des facteurs pour les tuyaux de diamètre supérieur, ajoute M. McVicar.  Nous prévoyons inclure des DNT jusqu’à 72 po. »

Le document d’origine comprenait deux séries d’unités de mesure distinctes, soit le métrique et l’impérial — la nouvelle norme ne comprendra que les unités métriques. ▪